Le journal d'un confinement...

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Dominique
19-04-2021

Journal


Rêver un instant, un instant seulement
D’être soudainement
Doté d’une once du génie
De ce merveilleux fabuliste
Qu’était Jean de La Fontaine
Et, à sa suite, réécrire
Le cheval et l’âne
Le cheval, qui après avoir refusé
De partager la charge du baudet
Dut non seulement la porter tout entière
Mais aussi supporter le poids de l’âne mort.
Ainsi en va-t-il de nos jours avec les vaccins
Que les pays riches accaparent
Malgré les beaux discours
Pour n’en laisser qu’un pour cent
Aux pays pauvres où les gens
Peuvent bien se contaminer
Et faire circuler le virus
Qui nous reviendra en boomerang.
Le riche, comme le cheval, n’est
Ni partageux ni perspicace

Tant qu’il vit sous le faix mourir son camarade
Et reconnut qu’il avait tord
Du baudet en cette aventure
On lui fit porter la voiture
Et la peau par-dessus encor.

Francis
17-04-2021

Poème


Le désir c’est une envie
Une envie qui peut durer toute une vie
Le désir de fonder une famille
Dans la sérénité voir grandir ses filles
Le désir parfois vous taraude l’esprit
Vous en êtes libérés qu’une fois assouvi
Le désir c’est la convoitise d’un bien que l’on a pas
Nous y avons tous été concernés une fois ici bas
Le désir au Printemps se fait ressentir
Celui-ci nous fait languir
Le désir peut se conjuguer à l’infini
Tant les envies sont nombreuses dans une vie

Dominique
12-04-2021

Journal


Hier, et c’est comme si c’était hier
Quand je sortais du cinéma,
La démarche chaloupée du shérif,
La main tendue en guise de pistolet
Menaçant d’invisibles et terribles hors-la-loi
Je faisais le fier
Me prenant pour Gary Cooper.
Quelques rides plus tard,
(Les cow-boys parfois se font de vieux os)
C’est sans vergogne, que je plagie les poètes
Et que son dernier livre à la main
J’usurpe l’identité d’Erri de Luca :

« …Quand je lis des livres en vers, des livres de poètes, chacune de leurs pages ressemble à une route. Pour moi, un livre de poèmes est une ville. Sur les vers de Brassens et de Rilke, de Dylan et de Brodsky, je me promène, je cours ou bien je m’arrête : je voudrais habiter là. »

Luce
12-04-2021

Poème


Et de joyeux drilles
Dansaient le quadrille
Sur la musique des mots
Au son d'un beau saxo.
Ohé braves gens
Entrez dans la danse
Voyez votre chance
Ayez de l'entregent !
Et valsez maintenant
Sur les notes du temps !

Aldo
12-04-2021

La ville confinée à l'heure du couvre-feu


Des ombres se parlent des ombres se fuient
C'est la ville confinée à la tombée de la nuit
L'instant où l'on oublie dans l'absence d'échos
Un monde d'hirondelles et de coquelicots

Au bout de la jetée à l'heure ou le ciel mue
Se lèvent les fantômes de marins naufragés
Les rêves de voyages assurément brisés
Consignés à terre fermement retenus

À l'horizon les îles basculent dans le néant
Les collines à l'arrière se dressent comme un mur
Les lumières des néons sont un pâle murmure
Verra-t-on à nouveau cavaler des passants !