Le journal d'un confinement...

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Francis
10-04-2021

Poème


Paris c’est métro, boulot, dodo
Paris c’est aussi beau : un jour de repos
Station de métro : Place Blanche
Au Moulin rouge vous ferez nuit blanche
Station de métro : Place de l’Opéra
Vous y verrez en tutu : danser les petits rats
Station de métro : Gare St Lazare
Vous pourrez flâner sur les grands boulevards
Station de métro : Champs Élysée
Par l’Avenue vous serez émerveillés
Dans le métro
Le matin très tôt
Les personnes ressemblent à des zombis
Debout, agglutinées : elles terminent leur nuit

Francis
07-04-2021

Journal


Ma femme et moi nous nous sommes rendus chez notre médecin de famille afin de recevoir la première injection contre la Covid19.
AstraZeneca c’est son nom, m’a susurré à l’oreille : « Malgré tout ce que tu entends dire de moi, n’as-tu pas peur ?  » Moi : « Honnêtement, non.  » Lui : « Tu as peut-être tort !  » Moi : « On verra.  »
Il est entré dans mon corps par le haut du bras gauche.
Le médecin nous a gardé un quart d’heure car c’est durant cette période que peut survenir un choc anaphylactique. Puis mon épouse et moi sommes rentrés à notre domicile où sur les conseils de notre docteur, nous avons pris un Dolipran pour parer à toutes éventualités.
La fin de journée s’est passée sans encombre, nous avons été nous coucher après avoir regardé une série à la télévision.
Le lendemain matin au réveil j’ai dit à haute voix : « Astra , je suis toujours là !  »
Le triste sire avait profité de la nuit pour m’engourdir un peu. J’ai donc repris un cachet afin de le stopper net dans son attaque.
Toute la journée j’ai été légèrement patraque et lui, déçu de ne pas avoir été à la hauteur de sa réputation.
Cela fait à présent 14 jours que nous avons été vaccinés, c’est au terme de cette période que la vaccin commence à agir.
Alors j’ai donc interpellé AstraZeneca et lui ai dit : « Tu vois, malgré ton air bougon, le qu'en dira-t-on et ta sinistre renommée, tu prends soin de ma santé.  »
À présent nous attendons avec impatience le 28 mai prochain pour la deuxième injection, pouvoir enfin vivre soulagés, reprendre un semblant de vie normale en attendant que tout le monde soit vacciné.
Je pourrai alors dire : « Merci Astra. Tu as su trompé ton monde et tordre le coup à tous ces préjugés.  »

Dominique
06-04-2021

Morne journée


Quand on arrive au village, rien ne semble avoir changé
Mais, la cour de l’école ne résonne pas du rire des enfants
Les bus de transport scolaire sont absents
La station-service annonce une hausse des prix du carburant
À la pharmacie, la laborantine protégée par son masque
Barricadée derrière un plexiglass essuie votre carte vitale
Non pour réactiver la puce mais pour désactiver un virus
Devant la boulangerie un homme attend que sorte le dernier client
Le magasin de bricolage affiche « port du masque obligatoire »
La maison de la presse a retiré ses étalages de journaux
Sur la place, les joueurs de boules, ne sont plus là
Au bout de la rue, le tabac reste ouvert
Tant pis si fumer nuit à vos poumons
Sur les quais du port de plaisance
Restaurants, pizzeria, bars sont fermés
Le glacier est le seul à proposer des montagnes de crème
À des clients dont il ne verra pas l’ombre
Les barques de pêcheurs et bateaux de plaisance
Balancent leur désœuvrement
Dans un angle, une brasserie autrefois très fréquentée
Est en pleine opération de démolition
On dirait qu’une bombe lui est tombée dessus
Le grand parking, dont l’accès est devenu gratuit
À plus de places libres qu’occupées
Pour couronner le tout, ce premier jour de reconfinement
Un fort vent du Nord dissuade de toute velléité de promenade
Les rares passants, regardent de travers
Ceux qui ne portent pas leur masque.
Retour à la maison, télé allumée
Cinquantième anniversaire de la mort de Stravinsky
The Rake’s Progress, son dernier opéra
Le diable échoue à emmener l’homme qu’il a corrompu
Mais se venge en le condamnant à l’enfer de l’asile de fous
Pour le restant de ses jours, empêché de reconnaitre sa bien-aimée.

Aldo
06-04-2021

On a tout oublié


On a tout oublié jusqu'aux champs moissonnés
La couleur des fruits murs posés sur leurs branches
La soif des rosiers que la rosée étanche
On a tout oublié de nos nuits étoilées !

On a tout oublié jusqu'aux fêtes de l'été
Les pentes enneigées sous un soleil de glace
Les soirées enchantées sur les kiosques des places
On a tout oublié sur des chemins barrés !

On a tout oublié des tourbillons du vent
La douceur de la lumière au-dessus des toits
Les passions les vertiges les voyages au bout de soi
On a tout oublié rêves et renoncements !

On a tout oublié jusqu'aux parfums boisés
Les contes cent fois répétés au coin du feu
Les promesses de lendemains plus heureux
On a tout oublié dans ce ciel confiné !

Francis
05-04-2021

Poème


Dans le regard de ma bien aimée
Je me dis qu’il est doux d’être aimé
Ces tendres moments passés ensemble
À ces doux souvenirs encore j’en tremble
Ma main caresse ses cheveux
Je suis un homme heureux
Nos corps tendrement enlacés murmurent au vent
Laisse-nous profiter de ces merveilleux instants
Des mots d’amour sont entendus
Nous en sommes repus
Alors détendus, calmes et satisfaits
Nous savourons cet instant parfait.